Mercredi 13 octobre.
Un événement inattendu s'est produit aujourd'hui. J'en parle car il m'a particulièrement touché et perturbé.
Lucie qui est en tutorat avec moi présente une maladie assez rare. A cause de son laisser aller depuis deux mois, ses analyses sont catastrophiques ! Elle m'a annoncé ça ce matin. Cela m'a mis hors de moi. J'ai failli jeter le téléphone parterre tellement j'étais en colère. Je lui téléphone dans la ferme intention de lui passer un savon dont elle se souviendra, et c'est ce que je fais, hélas sous le coup de la colère. En général, quand je suis en colère, j'attends que ça passe avant de réagir. J'ai eu tellement peur pour Lucie que j'ai réagi sur le moment, ce qui n'est à mon sens jamais une bonne idée. Les faits vont encore me donner raison. Je me montre excessif, à la limite de la violence verbale. Je lui passe une engueulade, comme rarement j'en ai passé à quelqu'un, même à mes propres enfants ! Je le regrette aussitôt après, bien sûr ! J'essaie de me justifier moi-même, de me trouver des excuses, mais je n'en ai pas en fait. C'est la peur, la panique à laquelle je ne cède jamais, même dans les pires situations que j'ai pu rencontrer dans ma vie. Lucie est devenu comme ma fille. Non, Lucie est devenue ma fille, tout simplement. Pourquoi, comment, je ne me l'explique pas encore complètement, mais c'est ainsi. Et j'ai eu peur pour elle, et j'ai encore peur pour elle. Et j'ai beaucoup de mal avec cette sensation. Et cela me perturbe énormément, je suis au travail sans y être, je ne pense qu'à elle, à ses frasques qui l'ont conduite dans cette situation. Je dois sévir et je n'en ai pas envie. Cela peut paraître paradoxal pour un tuteur de dire cela. On est là pour appliquer une discipline, et sévir fermement lorsqu'elle n'est pas respectée.
Je suis là pour ça. Et pourtant, dans ce cas précis, je n'en ai pas envie. Mais je dois le faire et très durement, sa vie est en jeu et il ne faut jamais que cette situation se reproduise à nouveau. Je ferai ce que j'ai à faire, même si c'est la mort dans l'âme !
Elle m'en voudra certainement pour ce que je vais lui faire. Mais elle ne recommencera pas, je vais m'en assurer. Je tiens trop à elle pour prendre le risque qu'elle remette sa vie en danger ainsi.
Voilà, affaire à suivre avec beaucoup de précaution.
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